Noëlle Perez est née à Reims le 28.12.1925, décédée le 8 août 2019 à Perpignan. Après avoir travaillé 6 ans en France avec les rares professeurs de yoga des années 50, elle est partie en Inde en 1959 pour rencontrer B.K.S. Iyengar qui l’a initiée à un yoga total en grande profondeur et lui a permis d’intituler son école :
“Yoga, Institut B.K.S. Iyengar de Paris”.
Il l’a ouverte à une recherche précise d’ethnophysiologie sur l’aplomb grâce à l’éthnographie. Il en a découlé de nombreux voyages d’études en Afrique, au Portugal, en Asie, en Amérique centrale, qui ont entraîné l’édition de multiples livres sur ses recherches. Au Portugal lors de ses séjours, elle a rencontré sur le port un ‘descarregador’, José Miguel da Fonseca qu’elle a épousé et qui l’a beaucoup secondé dans ses travaux. Ceux-ci ont été sanctionnés par différents diplômes : un à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes sur : «Le port sur la tête et le chapeau des descarregadores de peixe de Setúbal» ; puis à un D.E.A. sur «Les résurgences ibéro-maghrébines au XIXè et au XXème siècle au Portugal» et enfin à une thèse de 2.600 pages sur «Les différentes manières de transporter les charges sur soi».
José Miguel da Fonseca est né à Setúbal le 17.03.1932, † juin 2015. Il a été déclaré à la mairie par son père le 27.04.1932. Son père gagnait sa vie comme « descarregador de peixe » ; à sa mort, Miguel n’avait que dix ans, sa mère et sa sœur aînée travaillaient dans une usine de conserve et c’est lui qui tenait la maison, faisait la cuisine et s’occupait des quatre plus petits. Il n’a donc pas pu aller à l’école et est analphabète, son cerveau s’est ainsi développé d’une façon différente des nôtres, ce qui a été une aide précieuse dans les recherches de Noëlle. Il s’est mis à peindre tout seul pour meubler sa solitude quand elle était à Paris et cette passion ne l’a plus quitté.
On lui a organisé un grand nombre d’expositions en France et à l’étranger ; il est permanent dans différents Musées d’Art Naïf notamment celui de Paris. En Italie, le Musée ISA est inauguré en août 2015, peu après son décès ; il y est présenté toutes ses œuvres, les toiles et les sujets découpés, ainsi que tout ce qu’il a rapporté de ses nombreux voyages avec Noëlle ; sans oublier les témoignages de la vie portugaise de l’époque de sa mère.
Le cerveau de Miguel et de tous les analphabètes s’est développé, comme celui des enfants, dans le concret ; ces êtres sont des clés importantes qui, en nous ouvrant les yeux, contribuent à nous entraîner sur les routes de l’aplomb en devenant pour nous, en quelque sorte, des professeurs.
Musée de l’ISA – Italie
Renazzo di Cento (Ferrarra) – Via Pilastro, 59
Tél : 0039 320 066 3575